PRESENTATION DE LA GARAYA, SON ORIGINE

(Toutéji)


Le nom de cet instrument varie selon les traditions et les cultures des peuples qui l’utilisent. Chacun lui trouve un nom très propre à sa langue. Cet instrument doit son histoire à l’origine des Foulbé.
      
                 Origine des Foulbé
    
       Par rapport à la complexité du sujet de l’origine des Foulbé, suite à des traits très caractéristiques très complexe, plusieurs auteurs ont spéculés sur leur origine. Des théories ont montrés que les Foulbé sont venu de quelque part du Nord-Est de l’Afrique : Egypte, Ethiopie, Soudan…
      Plusieurs légendes ont été recueilli chez les Foulbé eux-même (Voir Nelson Ronald W., Hettinger , Mars 2000 : 10.11)
      Parmi les recherches les plus récentes notamment celle du professeur Boubou Hama sur l’origine des Foulbé, il écrit ceci :
    «  la formation des peuls à l’origine fut d’abord la sortie de leur peuple du brassage des races méditerranéennes. Au moment où les peuls surgirent de l’histoire, ils forment déjà un peuple africain fixé en Egypte ou dans la haute Valée du Nil, d’où pendant des siècles dans leurs migration, tout le long du Sahara, ils traversent le monde berbère auquel ils ont beaucoup pris » (1968 :71)


               NAISSANCE DE LA GARAYA

      Selon les sources orales et écrites recueillies, avec l’origine des foulbé de la boucle du Niger et notamment du Mâssina où les Yillaga et les Wolarbé situent le berceau de leur ancêtres, l’histoire de la naissance de la Garaya, son évolution et sa transformation peut être mieux cerner. 
      Les Yillaga et les Wolarbé appartiennent aux tribus peuls Toroobe et Foulbé Jeeri. Les Yillaga se sont répandus en grand nombre à partir du Fouta-tôro principalement sur le mâssina et plus vers l’Est jusque dans l’Adamaoua (Nigeria et Cameroun) ainsi que les Wolarbé l’autre tribu peul. Ces foulbé nomades ont commencé leur migration pendant la période de l’éclipse islamique en Afrique Subsaharienne à partir du 11e au 18e siècle (Nelson R.V., Hettinger, Mars 2000 : 17)
      En support à ces recherches, E. Mohamadou, trouve de sa part que :
« l’évolution de leur société était largement amorcée avant leur départ du Mali et conservera ses principales caractéristiques au moment de leur implantation en Adamaoua, contrairement à celle des wollarbe qui, partis plus tôt vont s’acculturer au contact de deux grands empires de cette partie du Soudan Central : Bornou et Korafafa ; car il semble avéré que les yillaga auxquels nous avons affaire n’aient quitté le mâssina que vers le milieu du XVIe siècle (C. 1550-1600), pour commencer leur pénétration à partir de Moubi en direction du Logone et du Mayo Kabi dès la fin du XVIIe siècle…
      C’est dans la première moitié du XVIIe siècle que les Yillaga pénètrent dans le Diamaré, après avoir franchi le massif du Mandara en provenance de Moubi, après avoir parcouru le pays des Fali du Nord, des Guidar, des Daba, des Moufu et autres Guiziga… (E. Mohammadou, les lamidats du Diamaré et Mayo -louti au XIXe siècle (Nord Cameroun) 1988 : 17).
      Tout ce parcourt historique permet de situer la naissance de la Garaya (luth) en Egypte.
       Il existe des instruments connus grâce aux peintures rupestres et aux outils retrouvés dans des tombes. Les instruments à cordes pincées qui font l’objet de la recherche ont apparu dans l’antiquité. Ces instruments (Lyre, Harpe) date du IIIe siècle avant J.C.
      La Lyre (arabe) prend une forme plus modeste en Egypte ( où elle devient Harpe). Ses origines se confondant avec celle de la Lyre (Arabe) instrument privilégié de la musique Egyptienne, elle est détrônée par les Luths au Xve siècle (Voir T. Bernardeau, M. Pineau, NATHAN/2002 : 40,54).

Les Foulbé de la Boucle du Niger et du Mâssina au massif Mandara (Diamaré Maroua) jusque dans la Bénoué (Garoua)

                                                       (toutéji)

                                                     (Pouttéji)

( Guidoré)

  Du milieu du XVIe siècle, les Yillaga quittent le Mâssina, séjourne quelques peu au Bornou et pénètre au milieu du XVIIe siècle du Diamaré (Maroua). Le Ngoni (Luth à trois cordes) à subit toutes les influences possible et répond donc aux appellations suivantes :
                    - Moloru (Luth à sonorité aiguë à deux cordes)
                    - Mukadu ou Kumbiru (Luth à sonorité lourde à deux cordes)

Les Yillaga, les Wollarbe et la garaya (Moloru)

      De la boucle du Niger au Mâssina où cet instrument doit aussi son histoire et son intégrité, au cour de sa longue traversé de la sous région en passant par le Bornou, divers cultures et traditions lui ont influencé. Il subira au fil du temps plusieurs transformations au niveau de sa forme, sa sonorité, son style de jeu et surtout son appellation, car les Foulbé nomades ont toujours eu en leur compagnie leur instrument de musique mais à l'origine dans le peuple peul, cet intrument était joué par les femmes.